Funérailles, testaments, obsèques, directives anticipées, don d’organe et don de son corps à la science, inhumation ou crémation, autant de sujets très délicats, régulièrement abordés dans le quotidien de l’équipe de Testamento.
Une petite chronique sous forme de questionnaire s’est alors imposée pour connaître le point de vue de chacun en matière de dernières volontés et de devenir du corps.
Parce que travailler sur la thématique du funéraire ne signifie pas pour autant que l’on est l’aise avec le sujet, Virgile, Max, Henry, Nicolas et Ronald ont réussi à dépasser les tabous en jouant le jeu avec sérieux et professionnalisme, mais non sans une pointe d’humour et de dérision.
Alors Testamento, inhumation ou crémation ? C’est à vous de nous en parler !
Avez -vous déjà assisté à des obsèques ?
Max : Oui, Il s’agissait à chaque fois d’une inhumation.
Henry : Oui, mais rarement, les dernières remontent à quelques années et il s’agissait à chaque fois d’une inhumation.
Virgile : Oui, j’ai principalement assisté à des inhumations et une seule crémation
Ronald : Oui mais seulement pour des inhumations.
Nicolas : oui, dans les deux cas : crémation & inhumation
Le fait d’assister à des obsèques, vous a-t-il poussé vers une réflexion personnelle sur ce que l’on souhaite pour soi-même ou pour ses proches quand le moment sera venu ?
Max : Étant donné que j’étais très jeune à l’époque où j’ai assisté à ces obsèques, je n’ai pas vraiment pensé à la perspective d’organiser les miennes. Cette idée était pour moi assez lointaine et abstraite, je n’y pensais même pas.
Henry : Non. J’étais trop jeune également.
Virgile : On se pose forcément la question, mais on ne sait pas du tout comment ça marche tant qu’on n’a pas eu à organiser ce type d’événement, donc pour un proche immédiat.
Ronald : Non pas du tout, c’est un moment trop triste.
Nicolas : Je pense qu’il arrive forcément un moment dans sa vie où l’on pense “ et si je mourrais demain, comment cela se passerait ? ”, en dehors de cette interrogation, je ne me suis jamais dis qu’il fallait que j’organise mes obsèques.
Et si on parlait du devenir du corps ?
Max : Je ne me suis pas arrêté sur une décision. Actuellement, je penche plus pour une crémation, je me dis que c’est un gain de place, et que ça fait moins mégalomane qu’un enterrement en bonne et due forme. De plus, je ne suis pas particulièrement attaché à mon corps. Je ne pense pas qu’il ait une valeur intrinsèque et donc que le fait de lui faire subir une crémation soit une faute. Ceci étant dit, je n’ai jamais assisté à une crémation, j’ai des retours de personnes qui disent que c’est de l’industrialisation de la mort. Je trouve cette idée assez triste. De plus, je pense qu’il est nécessaire pour ceux qui restent de garder un lieu sur lequel on peut venir se recueillir et se remémorer des souvenirs. Je ne sais pas si l’urne offre la même possibilité de recueillement qu’ un cercueil enterré dans un cimetière.
Henry : j’opte pour une inhumation dans le cimetière où ma famille est enterrée et en caveau familial (s’il reste de la place !).
Virgile : j’ai une préférence pour la crémation, mais je suis sensible à l’argument de mes proches. Quel lieu pour matérialiser le recueil ? Peut-être donc une crémation mais avec une niche en columbarium dans un grand cimetière parisien.
Ronald : crémation (je serais pour une fois depuis très longtemps pas lourd à porter ! )
Nicolas : “Ce que la nature nous a donné, la nature nous le reprendra”, non, donner c’est donner, reprendre c’est voler. Crémation ! Mes proches peuvent décider de ce qu’ils feront de mes cendres, cela m’importe peu.
Pourquoi choisir des obsèques avec une inhumation ?
Max : Si je devais opter pour des obsèques avec inhumation ce serait pour permettre à mes proches d’avoir un lieu pour se recueillir.
Henry : Pourquoi des obsèques avec une inhumation ? Par tradition/religion et l’idée de me faire brûler m’effraie d’avantage que celle de me faire enterrer.
Pourquoi choisir des obsèques avec crémation ?
Max : Si je devais opter pour des obsèques avec crémation ce serait parce que je ne suis pas particulièrement attaché à ma forme physique ET je trouve sincèrement que le cercueil prend une place importante, qui n’est pas nécessaire.
Nicolas : Mon père a travaillé une longue partie de sa vie dans les cimetières, ayant conscience du devenir des corps, il m’est impensable de m’imaginer sous terre a attendre que l’on retire mes restes. Je préfère la crémation et donner la possibilité à mes proches de se recueillir où ils le désirent avec une urne. Ça pourrait être sympa que ma femme ait un petit flacon avec les cendres de son défunt dans son sac à main, un peu dans le café le matin ça donne du goût ! Plus sérieusement, je n’ai de préférence pour la crémation que pour les raisons citées plus haut, à mon sens, se recueillir est un acte extrêmement difficile ( je ne l’ai jamais fait de mon plein gré ), il me parait logique mes proches puissent le faire dans un cadre très privé, ou pas. Ils auront le choix.
Si vous optez pour la crémation, quel serait le devenir de vos cendres ?
Max : Mes cendres ne seront pas dispersées, je veux qu’elles soient mises dans le caveau familial, ou si c’est possible qu’elles soient gardées par mon premier enfant (si j’en ai) à son domicile (Il parait que c’est possible pour les personnes de foi protestante).
Henry : Aucune idée…
Virgile : Dans le columbarium d’un grand cimetière Parisien !
Ronald : Dispersion en mer
Nicolas : Mes proches en feront ce qu’ils veulent.
Que pensez-vous du don de corps à la science ? Est ce que cela pourrait vous traverser l’esprit ?
Max : je n’y ai absolument pas pensé.
Henry : non, aucune envie de donner mon corps à la science (pour le moment).
Virgile : no way ! Je trouve très dure l’idée que mon corps soit charcuté par des étudiants au milieu d’autres cadavres.
Ronald : Non. Je ne vois pas trop l’intérêt de la pratique et je ne pense pas qu’il y ait grande chose à en tirer.
Nicolas : non ! Même si c’est dans un cadre scientifique, ce que je trouve relativement honorable; je suis pudique, mais surtout, comment être certain du traitement de mon corps ? Sans cette pratique, nous serions probablement loin des prouesses médicales que nos docteurs sont capables d’entreprendre. Je serais prêt à reconsidérer ma position si je perds quelqu’un à cause d’une raison (quelle qu’elle soit) que la médecine n’a pas pu traiter ou si mon corps est très malade.
Même si les points de vues divergent et que l’idée fait peu à peu son chemin dans l’esprit de chacun, la réflexion a bel et bien été entamée et le sujet est désormais accessible. On peut réfléchir sur ses obsèques et ses dernières volontés à 20, 30 ou 40 ans. Inhumation, crémation, don du corps, l’essentiel, c’est simplement d’en parler.
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