Hériter de ses parents ou de ses grands-parents : ce que l’on oublie trop souvent

 

Hériter de ses parents ou de ses grands-parents : ce que l’on oublie trop souvent

Hériter de ses parents ou de ses grands-parents : ce que l’on oublie trop souvent

En France, on hérite en moyenne à l’âge de 52 ans (1). Revue pratique des étapes par lesquelles nous passons lorsque l’on hérite de ses parents ou lorsque l’on hérite de ses grands-parents, avec son lot de surprises, les rires et les pleurs et le parcours du combattant administratif auquel il est possible de se préparer.

Article proposé par Testamento, référence du testament en ligne depuis 2013.

Parents, grands-parents, le jour tant redouté de leur disparition laisse présager un moment très douloureux. Moment qui va ponctuer la vie de chacun d’entre nous et auquel il ne nous sera pas possible d’échapper. Les obsèques terminées, le caveau familial est refermé, les contingences quotidiennes reprendront doucement leur cour au sein d’une famille qui aura affronté la triste logique de l’existence.

A cette parenthèse funéraire vient se succéder une étape redoutée ou attendue mais bien souvent inévitable : l’annonce d’un héritage.

Qu’il s’agisse d’hériter de ses parents ou bien d’hériter de ses grands-parents, à compter du moment où une succession est acceptée, il est indispensable de se mettre en tête qu’un héritage ne se résume pas à quelques signatures à apposer au bas de plusieurs formulaires lors d’un rendez-vous chez le notaire.
L’ouverture d’une succession revêt un coté un peu plus inattendu et apporte son lot de surprises, de bouleversements émotionnels, de contingences administratives et surtout de découvertes. Même si hériter de ses parents ou de ses grands-parents peut sembler dans la logique des choses, l’héritier potentiel ne sait certainement pas qu’il va devoir affronter tout un tas de situations délicates, situations qu’il faudra gérer le plus souvent avec rigueur et sang-froid, à plus forte raison quand il n’y a pas une seule personne concernée par la succession.

Du recyclage en héritage !

hériter de ses grands parents | hériter de ses parents

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Les papiers signés, les biens répartis et récupérés. Vous venez d’hériter de la maison de famille de vos grands-parents.

Cette maison est là, devant vous, et elle n’est pas vide ! Vous allez devoir gérer la totalité des effets qui se trouvent à l’intérieur.

En 2015, hériter d’un parent ou d’un grand-parent, c’est aussi hériter d’un autre siècle. Un siècle qui a connu des conflits, des privations, des peurs mais aussi un siècle fait de découvertes incroyables.
Mourir de sa belle mort à 93 ans aujourd’hui, cela signifie bien souvent avoir fait l’expérience d’une seconde guerre mondiale, d’une guerre d’Algérie ou de toute autre période difficile de l’histoire.

Ouvrir la porte d’un placard, la serrure d’une cave ou la trappe d’un grenier c’est découvrir la présence quasi permanente de ces sombres années matérialisées par une accumulation de tout et de rien. Tout pouvait servir, il ne fallait surtout rien jeter. Boîtes de conserves en nombre illimité, mais aussi pots de fromage blanc soigneusement lavés et empilés, papiers cadeaux pliés, médicaments par centaines et bien souvent périmés, tout ce qui pouvait être récupéré, réutilisé, trouvait sa place dans un recoin de la maison. Nos grands-parents étaient déjà des précurseurs du recyclage.

Pourtant, si l’on prend le temps de regarder de plus près le fond des placards que l’on est en train de vider, il est fort possible de découvrir quelques trésors. Un miroir d’époque, une broche des années vingt, un service à thé lui-même déjà hérité d’une arrière grand-mère. Conservé et choyé, ces objets ont fini par s’humaniser à tel point qu’il nous est impossible de s’en débarrasser. Il s’agit même d’un devoir de mémoire : garder ce qui était beau et qui a traversé le temps, comme pour  relayer la valeur sentimentale et garder ce lien entre le présent et le passé.

Héritage & paperasse

Une somme d’argent héritée de ses parents peut quelquefois engendrer des frais de succession à reverser en fonction du montant reçu. L’héritage est simple et fluide : un virement sur un compte bancaire lorsqu’il n’y a pas de complications particulières au sein de la succession et les formalités s’arrêtent là.

Mais lorsque l’héritage se compose d’une maison de famille et/ou d’un appartement dans lequel résidait une grand-mère, outre la logistique mobilière du lieu, il va falloir songer à se manifester auprès des différentes instances administratives.
Une liste s’impose, afin d’être certain de n’oublier personne et de ne pas risquer de pénalités de retard dans le paiement des factures.
Syndic de copropriété, assurance habitation, fournisseurs d’électricité et de gaz, fournisseur d’accès internet, Trésor Public pour les taxes foncières et d’habitation : toutes ces factures ne s’arrêtent pas avec un décès et continuent de courir au sein de l’héritage si le bien immobilier est conservé par les héritiers. Un héritage ce n’est donc pas simplement un patrimoine transmis, c’est aussi des responsabilités à assumer, des dettes à honorer.

Héritage & découverte

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Hériter de ses parents ou hériter de ses grands-parents : pas toujours une promenade de santé

Hériter de ses parents ou de ses grands-parents n’est pas forcément un gage de quiétude ou de sérénité et peut quelquefois revêtir l’emballage d’un cadeau empoisonné.

Car accepter un héritage, c’est accepter l’idée que nous allons devoir affronter notre passé.

Peu importe que vous soyez un seul ou plusieurs héritiers. Tous embarqués dans le même navire, les découvertes seront peut-être surprenantes. Un héritage peut changer une vie. Et pas simplement d’un point de vue financier.
Vider un appartement, c’est à la portée de n’importe quelle personne soucieuse de se débarrasser de l’encombrant. Mais il y a d’autres encombrants qui ne ressemblent pas à un simple buffet Louis Philippe et qui risquent pourtant de prendre énormément de place.
Ranger une armoire et découvrir une correspondance d’avant guerre, ressortir des dossiers et relire un rapport de l’assistance publique, des examens médicaux insoupçonnés, un enfant mort-né, un livret de famille déchiré, des photos d’inconnus, de vieux articles de journaux qui datent d’il y a 60 ans. Chaque personne renferme en elle une partie de mystères et d’inattendu. Bien souvent, une grand-mère se servira d’un testament pour révéler un secret de famille enfoui.

Mais au-delà de tous les mystères qu’ont pu garder les membres d’une même famille, ce plongeon intempestif dans leur jeunesse aventureuse et insoupçonnée peut très vite se transformer en une formidable expérience de recherche et de partage. Rassembler les archives de son patrimoine familial, commencer son arbre généalogique,  tisser des liens. Accepter un héritage, c’est accepter de (re)découvrir d’où l’on vient pour savoir où l’on va.

Hériter en paix !

Savoir s’entourer de bras efficaces pour la partie pratique, établir un budget drastique avec un échéancier pour la partie administrative et se préparer à remuer le passé de plusieurs vies dans la partie théorique.
Anticiper semble l’unique solution pour ne pas se retrouver submergé par des émotions auxquelles on ne s’attendait pas. L’arrivée d’un héritage n’est pas une période à prendre avec légèreté. Cette épreuve est cependant une opportunité de grandir et peut renforcer la cohésion familiale.

 (1) source 2012 :Direct Gestion

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Sophie Farrugia