Ils font partie de notre quotidien et pourtant nous ne les remarquons qu’une fois par an, lors du défilé du 14 juillet..
Ces hommes et ces femmes qui travaillent chaque seconde pour la sécurité de notre pays, nous ne les voyons plus car nous avons cette chance insolente de vivre en France, un pays libre où il nous est donné d’aller et de venir comme bon nous semble, sans oppression, sans crainte d’un bombardement, sans peur au ventre en sortant de chez soi.
Pourtant, ces mêmes hommes et femmes qui se sont engagés dans l’armée, peuvent d’un jour à l’autre partir en mission, quitter la France pour se retrouver à l’autre bout de la planète, confrontés à l’indicible, croiser la mort de très près.
Ils sont célibataires, ou bien pères de famille nombreuse, plus ou moins gradés, photographes, infirmiers, mécaniciens, soldats, officiers, pilotes, colonels, ils ont décidé de faire carrière ou simplement eu envie de commencer leur apprentissage de la vie par l’armée. Que l’on soit militaire par vocation, envie, ou pour n’importe quelles autres raisons qui aient suscité cet engagement, on le reste avant tout pour protéger. Protéger son pays, protéger ses compatriotes et sa famille.
Testamento, référence du testament en ligne depuis 2013, a rencontré deux hommes, deux militaires qui, même avec une génération d’écart, ont évoqué ce même sentiment d’honneur et de dévouement mais aussi de transmission, la transmission des valeurs universelles telles que le respect, le devoir et l’altruisme. Car tout ce qu’un militaire accomplira dans sa vie, ce sera avant tout pour l’autre et non pas pour lui.
Jean a 49 ans, il s’est engagé dans l’armée de l’air en choisissant la photographie. Cette vocation lui est venue tout naturellement après avoir réussi son bac. Il serait militaire, comme son grand-père qui fut Colonel dans l’armée de terre.
Après 15 ans de bons et loyaux services, il a souhaité prendre sa retraite pour continuer d’exercer ce métier de photographe, au service d’une grande ville Française.
Gabriel lui a 23 ans. Il n’a évidemment pas encore la même vision de ce métier qu’il commence à toucher du bout des doigts. Pas encore de départ en mission dangereuse, pas encore de risque encouru, mais déjà un très grand sens du respect et du devoir. Après son bac, il a souhaité prendre une année de transition en université pour étudier l’anglais en attendant de pouvoir « signer ». Il a lui aussi choisi l’armée de terre pour y faire carrière et grimper un par un les échelons d’une vocation qui lui semblait naturelle.
Militaire, un métier à risque
Jean est complètement lucide sur ce point. Conscient à 150% des risques du métier, il évoque la notion de sacrifice suprême.
« Dès mon arrivée dans l’armée, j’ai signé une clause spécifique impliquant mon engagement au point de devoir en arriver à donner sa vie pour sauver ses semblables. La notion de protection est évidemment très forte. Protéger ses compatriotes, ses collègues mais aussi protéger les siens. Nous avions tous conscience de ce sacrifice en intégrant l’armée. Il était écrit noir sur blanc. »
Gabriel n’a pas encore eu l’occasion de partir en mission sensible. Néanmoins, il a déjà été mis au courant de cette clause. « Le risque fait partie du contrat, on risque sa vie, on utilise des armes, on est susceptible de partir dans un pays en guerre, nous sommes conscients de tous ces investissements dès notre arrivée dans l’armée ».
Vie de militaire et vie de famille
Jean évoque la nécessité d’un milieu familial compréhensif.
« Les supérieurs ont souvent l’habitude de dire que le meilleur soldat est un soldat célibataire ! Evidemment, un soldat sans aucune attache familiale ni sentimentale ne sera pas perturbé par le manque ou la tristesse de ne pas voir sa famille, d’être éloigné durant une longue période de mission. La seule chose qui compte c’est la mission et rien ne doit nous détourner de cet objectif. C’est en ce sens qu’une famille compréhensive, patiente, optimiste est un véritable trésor. Se savoir entouré est un vrai réconfort et risquer sa vie pour protéger sa famille et ceux que l’on aime devient une évidence supplémentaire dans le quotidien de militaire.
Nos proches doivent accepter que l’on parte sans forcément s’attendre à un retour. Même s’il y a plus de métiers à risque qu’on ne l’imagine. Le fait de ne pas savoir si l’on reviendra de son travail n’est pas simplement réservé à un militaire. Un pêcheur, un marin, un pilote, autant de professions qui peuvent engendrer un risque potentiel et pour lesquelles les proches doivent faire preuve de grande tolérance et de compromis. Mais le décalage avec les proches se situe aussi lors du retour. Les militaires vivent en autarcie et doivent se réadapter à la vie familiale ce qui n’est pas toujours évident lorsque l’on revient d’une mission très éprouvante ».
Gabriel a ce même point de vue. Un entourage familial compréhensif est un élément essentiel à l’équilibre psychique et émotionnel d’un militaire.
Protéger sa famille
Protéger sa famille c’est aussi être prévoyant en cas de décès. Pour un métier aussi sensible, le risque zéro n’existe pas et les militaires l’ont bien compris.
Jean nous explique que même si la notion de mort plane autour de ce métier, elle n’est pas évoquée directement avec les proches. Parler d’une assurance vie serait mettre en évidence la dangerosité du métier. Ses proches sont au courant des assurances souscrites, assurances plutôt conséquentes du fait des risques encourus. Cela s’arrête là. « Un silence est gardé sur le montant des primes, les cotisations sont prélevées chaque mois et dépendent souvent des départs en mission. Certains collègues modifiaient le montant de leur cotisation en fonction de la nature plus ou moins sensible de la mission. On est prévoyant, tout est cadré pour que nos familles ne restent pas dans le besoin mais on n’y pense pas, on n’en parle pas ».
Gabriel se montre plus détaché par rapport à ces considérations de prévoyance. « J’ai une assurance vie obligatoire avec des bénéficiaires désignés mais je n’ai pas encore été confronté au risque de ce métier. Je n’ai donc pas l’occasion de penser à un testament ou à l’idée de laisser quelque chose à mes héritiers. Je pense à la mort, mais je ne l’évoque pas, ne n’en parle pas tant que je ne suis pas susceptible d’être sur le départ, pour une mission jugée dangereuse »
Militaire pour toute une vie
Le métier de militaire ne s’arrête pas le jour où l’on décide de déposer les armes et de rendre son uniforme. A 49 ans, Jean conserve ses réflexes de protection, de défense ou d’investigation en cas de danger.
« Même si j’ai quitté l’armée, je garde mes habitudes. C’est toujours plus facile pour nous de déceler des attitudes suspectes chez des gens, mêmes des situations anodines qui paraîtraient invisibles aux yeux de la population, nous militaires, nous avons été formés pour décrypter tout ce qui peut devenir suspect et mettre en danger la vie d’autrui. Les militaires ou ex-militaires conservent une image rassurante pour les civils.
On garde un esprit militaire toute sa vie durant. Grâce aux valeurs qui sont inculquées, grâce à la cohésion qui existe dans l’armée, l’envie d’agir pour le bien de la société, le respect, la confiance que l’on est obligé de porter envers ses collègues. On risque sa vie ensemble, on est donc forcé de faire confiance car celui qui est devant vous en mission pourrait vous sauver la vie. Si vous ne lui faites pas confiance, alors vers qui se tourner ? »
Jean et Gabriel nous ont accordé quelques moments de leur journée pour nous évoquer ce métier avec pudeur mais aussi avec une immense fierté.
La vocation leur est tombée dessus comme un héritage spirituel, la transmission d’un devoir à accomplir, la volonté de servir un pays et d’œuvrer pour le bien de leurs compatriotes. L’honneur avant toute chose.
Des valeurs qui pourraient sembler désuètes aux yeux de certains mais que chaque français est heureux et fier de retrouver lorsqu’un pays tout entier est ébranlé, mis à mal par le terrorisme comme ce fut le cas en ce début d’année 2015.
Il n’y a qu’un seul mot qui puisse résumer toute la reconnaissance que nous portons envers les hommes et les femmes qui défendent notre patrie : Merci !
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