Comment se déroulent les obsèques durant l’épidémie de COVID-19 ?

Covid-19 - ce qu'il faut savoir sur le déroulement des obsèques cercueil enterrement

Depuis le début de cette crise sanitaire exceptionnelle, le gouvernement s’est prononcé sur plusieurs mesures de restriction des contacts humains, eux mêmes identifiés comme facteurs principaux et aggravant dans la propagation du virus. Les professionnels du funéraire n’échappent pas à la règle. Comment se déroulent les obsèques durant l’épidémie de COVID-19 ?

Comment se dérouleront les obsèques en période de confinement ?

Outre la transmission par l’effet aérien ( éternuements, toux ) le Covid-19 se transmet par la proximité et le toucher. C’est une évidence, les rassemblements de personnes, et à plus forte raison ceux d’une même famille et d’amis, facilitent cette proximité et ce toucher.

Lors des obsèques, c’est souvent une cinquantaine, une centaine de personnes qui se serrent la main, pleurent, se prennent dans les bras. La tristesse est là, le réconfort doit être de mise.

Edouard Philippe, notre premier ministre, a donc décidé (après consultation du comité scientifique dédié au Covid-19), de limiter à 20 personnes la possibilité d’assister à des obsèques.

Vingt personnes, c’est en incluant le personnel des pompes funèbres.

Le déroulé des obsèques dans la pratique

Concernant le déroulé des obsèques, elles seront limitées à 20 personnes, en incluant le personnel des pompes funèbres et les personnes chargées de célébrer la cérémonie. Les personnes de plus de 70 ans ou de moins de 16 ans ne pourront y assister.

Les accès aux lieux de cultes seront  possibles mais seulement pour une prière. Tous les aménagements devront être pris pour que les personnes y assistant  se tiennent éloignés les uns des autres aux distances règlementaires. Si la prière n’est pas donnée dans le lieu de culte, elle pourra l’être au cimetière.

Pour les obsèques religieuses, des aménagements sont également prévus selon les cultes:

Pour les Offices catholique :

Adaptation du rituel et de la liturgie

  • Aucune célébration eucharistique ne peut être envisagée : seule une prière de bénédiction (conforme au rituel) est autorisée.
  • On évitera tous geste qui mettent en contact plusieurs personnes entre elles ou avec un même objet. Pour cette raison, le geste de la lumière ne sera fait que par le célébrant. Les gestes de dépose d’objet autour du cercueil (croix, Bible, statues, icône, etc.) ne seront pas autorisés. Dans le cas d’obsèques d’un clerc, la dépose de l’aube et de l’étole ne pourra être faite que par un seul célébrant.
  • Pour l’absoute, seul le célébrant pourra utiliser le goupillon pour l’aspersion du corps avec l’eau bénite. Ni les concélébrants, ni les fidèles présents ne pourront s’en saisir. Ils seront invités à s’approcher, se signer et à s’incliner devant le cercueil sans poser la main dessus.
  • Ni geste ni registre de condoléances.

(source : https://www.paris.catholique.fr/coronavirus-consignes-aux )

Pour la religion musulmane :

  • Supression de la grande prière du Vendredi jusqu’à nouvel ordre.
  • Rappatriement des corps dans le pays d’origine impossible
  • Conseil aux fidèle d’effectuer leur prière chez eux
  • Toilette mortuaire impossible (dans la tradition musulmane, le cops du défunt est lavé selon des rites spécifiques avant la pose du linceul).

Selon Mohamed Moussaoui, Président du Conseil Français du Culte Musulman, ces principes ne vont pas à l’encontre de la tradition musulmane.

Combien de temps vont durer les nouvelles directives en matière d’obsèques ?

Le 16 mars, le gouvernement a annoncé une première période de confinement d’une durée minimum de 15 jours. A ce jour, il est fort probable que cette période soit prolongée et les experts du comité scientifique se prononceront incessamment sous peu en fonction des résultats obtenus à la suite du respect des mesures de confinement.

Les directives en matière d’obsèques n’échappent pas à la règle et suivent les autres directives observées dans le cadre des entreprises obligées de continuer à assurer un service public.

Une chose est certaine, si les règles sont respectées par toute la population en matière de gestes barrières et d’application des modalités de confinement, alors l’épidémie finira par reculer. Et nous pourrons retrouver progressivement notre vie d’avant comme c’est le cas pour les habitants de Wuhan en Chine.

Que penser des photos ce cercueils que l’on voit passer sur les réseaux sociaux ?

Méfiez vous des « fakes news » qu’il s’agisse d’articles ou de photos. En ce moment circulent sur le net des photos de cercueils entassés en attendant leur inhumation. Ces photos n’ont rien à voir avec ce qu’il se passe en Italie ou dans d’autres pays européens. Selon le site du média 20 minutes « Ces cercueils sont ceux de migrants africains qui ont perdu la vie dans un naufrage au large des côtes italiennes, précise l’agence. 366 personnes sont mortes le 3 octobre 2013, après que le bateau, transportant plus de 500 personnes, avait pris feu et coulé »

Dans cette période très difficile, il est extrêmement important de se protéger psychiquement. L’abus de médias peut devenir très anxiogène. Une fois que l’essentiel des nouvelles est assimilé, il est inutile et même nocif de se replonger indéfiniment dans les chaînes d’information en continue ou sur les réseaux sociaux qui véhiculent pour certains des images et des informations pas toujours vérifiables.

Prenons soins les uns des autres.

Sophie Farrugia