L’été est bientôt là et avec lui s’annonce la promesse de moments heureux et insouciants. C’est le temps des vacances, la fabrique des souvenirs est de nouveau en route. Retour sur ces souvenirs de vacances qui ont marqué notre vie et qui peuvent marquer celle des générations suivantes.
A peine les vacances d’hiver sont-elles finies qu’il est presque temps d’organiser celles d’été qui se profilent à grand pas. Deux grands mois de congés qui sont synonymes de casse-tête en matière de garde d’enfants, de marathon pour le choix du lieu (les maisons et les périodes les plus sympathiques sont très vite réservées) mais aussi de grande décisions lorsqu’il s’agit de se répartir la demeure familiale. Chaque année c’est la même frénésie, les vacances d’été sont une parenthèse sacrée dans l’imaginaire collectif car vécues comme un véritable retour aux sources, un flashback dans l’enfance.
L’été de tous les souvenirs
Qu’avons-nous hérité de nos vacances d’été ?
Tel Marcel Proust dégustant sa Madeleine et recherchant désespérément le temps perdu de son enfance, vous voilà sur une plage du Nord, au bord des dunes de la Côte d’Opale, respirant les embruns et observant les couleurs incroyables de la plage du Touquet. Toutes les sensations sont là : la chaleur et la finesse du sable, les glaces à l’Italienne, les chouchou-pralines, le soleil couchant, les chocolats du Chat Bleu. Parfums, bruits, odeurs, dès que nous retournons sur les lieux de notre enfance, tout nous replonge dans le beau.
Lorsque ces souvenirs sont désormais lointains, il est fréquent d’avoir envie de transmettre à ses enfants les mêmes sensations. De recréer autour d’eux cette formidable magie qui nous plongeait dans un univers rempli d’insouciance et de joie.
Arrêter le temps puis le recommencer éternellement à la même période où l’on espérerait retrouver chaque année son amour de vacance sur la plage, où l’on était accueilli à bras ouvert par une Grand-Mère au portail de la maison familiale, où la vie était un peu comme dans « Les vacances du petit Nicolas ».
Fabriquer des repères pour leur avenir
L’enfance se construit dans le repère.
Tous les parents savent qu’ils doivent avant tout donner des repères à leurs enfants. Des repères affectifs, matériels, psychologiques, et géographiques.
En effet, un enfant qui est ballotté de région en région, enchaînant les déménagements et les environnements nouveaux, aura du mal à se construire dans le relationnel à autrui.
Bien souvent, un simple lieu suffit pour donner un repère. Un lieu où, quoi qu’il se passe dans une vie, on retournera coûte que coûte. Un lieu de prédilection pour des vacances, des réunions familiales, des événements de vie.
Une demeure familiale, un lieu de vacances régulier, c’est autant de bénéfices pour fabriquer ces repères si essentiels à la construction psychique et émotionnelle. Il participe à l’installation d’une sécurité affective si indispensable à l’enfance.
Transmettre à ses enfants l’amour d’un lieu à travers les périodes de vacances n’est pas un acte anodin. Il s’agit également de ne pas rompre le lien entre les générations.
Donner des repères à ses enfants mais aussi l’esprit de famille, de partage, le goût de l’histoire et du patrimoine. L’amour des lieux comme une invitation au respect. Respect pour l’environnement qui se doit d’être préservé, respect des valeurs, des traditions familiales, respect des aînés qu’ils prendront le temps de connaître et d’écouter. C’est une véritable rencontre avec un lieu hérité de l’histoire familiale. Pour qu’à leur tour, ils aient envie plus tard de partager ces lieux et construire des souvenirs à leurs propres enfants. Pour que ces repères qu’ils ont rassemblés année après année soient comme des piliers solides pour bâtir leur existence.
Souvenirs de vacances & maison familiale
« A vendre, bâtisse de 12 pièces, front de mer, travaux à prévoir ».
Elle siège face à la mer, au milieu d’autres demeures de prestige qui ont certainement connu les beaux jours de l’aristocratie Anglaise. Elle est vide et un peu abandonnée. Colombages, bow-windows, on imagine facilement les cheminées, la hauteur sous plafond et le parquet qui craque.
Échappée de quelques bombardements, des squatteurs ou des intempéries, elle a eu plus de chance que certaines de ses voisines. Cette incroyable maison a dû voir défiler bon nombre de générations, dont les derniers propriétaires qui, probablement écrasés par les frais de succession et l’entretien à assumer, ont préféré la solution finale : la vente.
Pourtant, lorsque l’on regarde les murs, ils parlent d’eux même et nous racontent avec un brin de nostalgie les souvenirs des moments heureux vécus à quelques mètres des embruns, les bains de mer, les courses dans les dunes de sable, la pêche aux coques, les bottes en caoutchouc et les cirés.
Avec la crise, les français privilégient désormais la location ponctuelle plutôt que l’entretien d’une demeure familiale héritée de leurs grands parents dans laquelle ils n’iront passer qu’un mois par an, au meilleur des cas car un schéma tel que celui-ci n’est possible que lorsqu’il n’y a pas désaccord avec les autres héritiers du bien et que la succession s’est déroulée sans trop d’encombre.
Certains propriétaires résistent et participent à la conservation d’un véritable patrimoine architectural. La transmission du beau a réellement opéré. En effet, il est probablement très tentant de céder pour quelques millions d’euros des bâtisses qui finiront rasées pour le plus grand bonheur de quelques promoteurs immobiliers peu scrupuleux. Mais détruire ces maisons, c’est détruire l’histoire, les souvenirs d’enfance, et toutes les valeurs qui s’y rapportent.
Les vacances sont le moment idéal pour transmettre ces repères si essentiels pour l’avenir. Pour que les générations futures se retrouvent dans cet héritage si précieux : famille, histoire, respect et patrimoine.
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