Que retenir du testament de Napoléon ?

testament de Napoléon

Cette année, cela fait 200 ans que l’Empereur est mort, exilé sur l’île de Sainte Hélène. On pouvait s’en douter, avant sa mort il a, comme de nombreuses personnes, rédigé un testament. Ce testament, à l’image de sa personnalité, est hors normes à plus d’un titre. Aussi, nous allons nous attacher à voir que retenir du testament de Napoléon. Loin d’être une simple liste de volontés, le testament de l’Empereur sera resté un sujet d’actualité pendant 39 ans ! Au-delà des aspects spectaculaires que l’on peut évoquer, c’est aussi le moyen d’insister une fois encore sur trois points fondamentaux pour ce qui touche aux successions. 

Une succession qui a demandé 39 ans pour être close.

Vous le savez sans doute, en France, en moyenne une succession est réglée en six mois. Personnage hors-normes, Napoléon aura entraîné après sa mort des formalités qui se sont étalées de 1821 à 1860. Soit trente neuf années ! Pour clore cette succession, il aura fallu que son neveu, Louis Napoléon, accède au pouvoir. Et que les relations entre la France et l’Angleterre se normalisent grâce à l’entente cordiale. Et nous le verrons ensuite, que la France accepte de débloquer un budget considérable.  

Un testament complexe, avec 7 codicilles. 

Un codicille, comme nous l’expliquons dans notre lexique de la succession, c’est un ensemble de dispositions contenues dans un testament modifiant, précisant ou complétant un testament antérieur. Et cela, sans l’annuler. Il est possible, lorsqu’une personne modifie après quelques années son testament de voir plusieurs codicilles. Mais pour l’Empereur, mort le 5 mai 1821, il n’avait commencé la rédaction de son testament qu’à la mi-avril ! La véritable raison de ce nombre important de codicilles est qu’il s’agissait de tromper la vigilance des Anglais. Napoléon a donc rédigé un codicille non numéroté afin de duper ses gardiens.

Une rédaction sur plusieurs supports

Et il avait également rédigé ses volontés sur plusieurs documents, qui devaient être ouverts qu’une fois sur le sol français. Fin stratège, le vainqueur d’Austerlitz a ainsi jusqu’au bout planifié les choses dans le détail. Pour autant, un des codicilles n’était pas entièrement rédigé de la main de Napoléon. Il a donc été écarté et nous avons perdu sa trace. De même, les toutes dernières volontés du mourant ont été écrites au dos d’une carte à jouer, elles n’ont pas été prises en compte.  

Un nombre de legs et de bénéficiaires très importants. 

En analysant dans le détail le testament de Napoléon, comme l’a fait Chantal Prévot pour napoleon.org, on dénombre 76 legs. Les bénéficiaires allant de ses plus fidèles généraux à des serviteurs pour qui il avait de l’affection. Et comme Napoléon avait prévu une indemnisation pour ses anciens grognards, on estime qu’il y a eu 7500 soldats, officiers ou leurs veuves ou héritiers qui ont bénéficié des largesses de l’Empereur.   

Des sommes en jeu colossales. 

Avec deux siècles d’écart il est parfois difficile d’estimer correctement l’importance des sommes citées dans les documents historiques. Dans le testament de Napoléon il est fait mention dans le texte du testament de six millions déposés chez le banquier Laffitte. Mais pour avoir une idée des montants en cause, comme indiqué par Chantal Prévot, en complément des fonds déposés chez Laffitte, les legs de Napoléon représentaient, à sa mort, un tiers du budget de l’Etat. On comprend que Louis XVIII n’ait pas voulu exécuter les dernières volontés de l’usurpateur ! Lorsque Napoléon III fait voter par l’Assemblée les indemnisations prévues par son oncle, cela représente une dépense de huit millions de francs. 

Un sens du détail. 

Napoléon a établi un inventaire très détaillé des objets lui appartenant qu’il léguait. Ses habits, ses uniformes, ses armes, des livres, quantité d’objets sont listés. Parfois il s’agit d’objets avec une valeur sentimentale. Il lègue ainsi à son fils un ensemble d’objets et précise “Je désire que ce faible legs lui soit cher, comme lui retraçant le souvenir d’un père dont l’univers l’entretiendra”. Parfois il s’agit d’objets de valeur comme ce camée offert par le pape Pie VI qu’il lègue à Lady Holland. Cette Lady avait rencontré Napoléon et sa première femme (Joséphine), avec son mari elle aura été un des rares soutiens de l’Empereur en Angleterre. 

Que retenir de ce testament “hors normes” 

Après avoir survolé cet étourdissant inventaire, et pris la mesure des aspects « hors normes » du testament de l’Empereur, on peut retenir quelques points qui restent vrais dans tous les cas. Tout d’abord, sur la forme. Une partie des problèmes de la succession Napoléon est liée au fait que le testament n’avait pas été enregistré auprès d’un notaire. Ce service que Testamento propose permet de s’assurer que le texte est relu, mais surtout qu’il figure bien dans le fichier national (FCDDV). Le fichier central des dispositions de dernières volontés aurait rendu un service indéniable aux héritiers de Napoléon.

Par chance, l’ambassadeur de France à Londres qui avait le document en sa possession était le comte Walewski, fils naturel … de Napoléon ! Il a donc aidé à restituer à Napoléon III le fameux document.

Conditions de la rédaction

Ensuite ce testament comporte un paradoxe. Napoléon, que l’on qualifie souvent de “père du Code civil » ne léguait quasiment rien à son fils alors que la Loi (voulue par l’Empereur) lui réservait 25% de l’héritage ! Ce non-respect de la part réservataire de l’époque est surprenant, mais aurait surtout pu induire des recours compliquant encore une situation déjà très complexe. Établir son testament soi-même est tout à fait possible, mais cela exige de respecter la réglementation. Tout l’intérêt d’une plateforme comme Testamento est d’apporter à tous, une rédaction conforme à la réglementation et qui corresponde aux souhaits de chacun. Enfin, comme nous l’avons indiqué, cette rédaction s’est faite dans la précipitation. Qu’il s’agisse d’un empereur ou d’un simple particulier, nous ne saurions trop insister sur l’importance de l’anticipation.

Importance de l’anticipation

Prévoir à l’avance d’organiser sa succession est de nos jours facilitée par la technologie. Nos services en ligne sont accessibles sans avoir à prendre rendez-vous. Cela facilite la préparation des successions et apporte de la sérénité tant au testateur qu’à ses proches.  

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