Très nombreux sont les Aidants familiaux qui s’ignorent. A la différence de Monsieur Jourdain, ravi de faire de la prose sans le savoir, pour beaucoup ce n’est pas une bonne nouvelle. Nombreux sont ces Proches Aidants qui n’ont pas pleinement conscience du rôle critique qu’ils jouent auprès de leurs aidés et cette ignorance peut avoir de lourdes conséquences tant pour les Aidants que pour les Aidés.
Un Aidant Familial, c’est quoi, c’est qui ?
Il existe une définition précise de l’Aidant Familial, que l’on trouve dans la Chartre Européenne de l’Aidant Familial. L’Aidant Familial est défini comme » la personne non professionnelle qui vient en aide à titre principal, pour partie ou totalement, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne. »
Cette aide régulière peut être prodiguée de façon permanente ou non et peut prendre plusieurs formes, notamment : nursing, soins, démarches administratives, coordination, vigilance permanente, soutien psychologique, activités domestiques… »
Si l’on retient cette définition qui prend bien en compte les multiples facettes du rôle de l’Aidant, la France compte, selon les sources, de huit à dix millions d’aidants familiaux ou de Proches Aidants, car amis et voisins sont fréquemment sollicités. Il est fréquent d’assimiler Aidants familiaux et seniors. Ce raccourci occulte le fait que près d’une personne handicapée sur deux est aidée, et ce, le plus souvent, par un proche. Plus de 40% des Proches Aidants s’occupent d’une personne handicapée et en général sur des durées nettement plus longues que dans le cas de seniors (parmi lesquels l’on retrouve bien entendu un pourcentage élevé d’handicapés). Cependant avec le vieillissement de la population, la proportion des Aidants intervenant auprès des seniors est appelée à fortement progresser.
En quoi est-il important de se reconnaître comme un Aidant familial ?
Si je remplis mon rôle, si mes interventions répondent aux besoins de la personne que j’aide cela a-t-il de l’importance que je me reconnaisse explicitement en tant qu’Aidant ? En fait la question est plus fondamentale qu’il n’y parait et ne pas s’identifier clairement comme un Proche Aidant peut être lourd de conséquences.
Ne pas se reconnaitre dans son rôle d’Aidant peut conduire à occulter certaines questions critiques qui peuvent avoir des conséquences très graves tant pour l’Aidé que pour l’Aidant. Dans bien des situations, toutes les tâches effectuées par le Proche Aidant sont essentielles pour le confort de la personne aidée. Sans ce support le maintien à domicile devient impossible dans de très nombreux cas, et ce dès les premières heures d’indisponibilité de l’Aidant. Il accomplit, en effet, des tâches quotidiennes, souvent banales, mais critiques. Qu’il s’agisse des courses, de la préparation des repas, de la toilette et du ménage, de la prise des médicaments ou bien de s’occuper d’un animal de compagnie.
Remplir l’ensemble de ces tâches domestiques peut rapidement s’avérer très lourd. On le constate dans les enquêtes sur les Aidants qui se déclarent usés et angoissés. Les Aidants sont une population à risque. Ces tâches sont cependant essentielles pour permettre à l’Aidé de rester dans son cadre de vie quotidien, et ce dans de bonnes conditions de confort.
Si l’aide venait à s’interrompre brutalement, la situation de l’Aidé pourrait très vite devenir intenable. Dans les cas extrêmes, cela se traduit par son transfert dans un EHPAD ou dans un établissement de soins gériatriques. Dans ce type de situation critique et urgente, l’Aidant ressent un très fort sentiment de culpabilisation, aggravant sa propre situation. Les Aidants trouvent naturel de s’occuper de leurs proches. Ils n’ont pas nécessairement une pleine conscience que l’accumulation des différentes tâches domestiques qu’ils accomplissent, et qui sont vitales pour l’Aidé,font d’eux des Aidants familiaux selon la définition que nous avons rappelée.
Quels freins empêchent un Aidant Familial de se reconnaître comme tel ?
Pourquoi observons-nous un fort décalage entre les données statistiques élevées et le plus faible nombre de personnes qui s’identifient comme Aidant ? Il existe bien un réel frein psychologique à accepter son rôle d’Aidant.
Ils ont tendance à grandement minimiser l’importance de leurs contributions, même si pour beaucoup la charge est lourde et fort souvent usante sur le plan physique et émotionnel. Cette profonde réticence pour aborder un sujet tabou traduit une peur de la réalité et le souhait de ne pas entretenir de pensées négatives pour ne pas attirer le mauvais œil. Il convient de pousser à la prise de conscience qu’un tel comportement est irrationnel et dangereux.
L’anticipation des situations délicates, bien souvent urgentes, auxquelles un Aidant peut se trouver confronter doit permettre de surmonter au mieux ces périodes critiques.
Ne pas se poser la question de savoir qui sera en mesure de me remplacer auprès de mon aidé, si de manière soudaine je me trouve indisponible relève d’un comportement grandement irresponsable. A tout moment une situation imprévue peut se présenter.
Il peut s’agir d’une maladie ou d’une hospitalisation de l’Aidant ou d’un autre membre de sa famille, d’une urgence professionnelle, d’une grève des transports. Identifier à l’avance le remplaçant éventuel, rapidement mobilisable est donc essentiel, car une solution de secours doit être anticipée afin de pouvoir être mise en place en quelques heures au maximum.
Que l’on se fasse remplacer par un autre Proche Aidant ou par un Aidant Professionnel, il faut avoir identifié la bonne solution, laisser les consignes nécessaires, les moyens d’accès au domicile de l’aidé, préparer l’Aidé à un éventuel remplacement de l’Aidant habituel.
Faute de solutions de remplacement facilement identifiables dans l’environnement proche, il est possible de souscrire des contrats d’assistance qui mobiliseront et financeront en cas d’indisponibilité de l’Aidant habituel des Aidants Professionnels qui interviendront dans l’urgence auprès de l’Aidé.
Ces professionnels assurent une prestation de grande qualité auprès des Aidés, sans surcoût financier au moment de la délivrance des prestations de remplacement (aide-ménagère et aide à la personne).
L’une des conséquences de l’allongement de la durée de la vie est que les Aidants sont souvent eux-mêmes âgés. Les Aidants, en prenant conscience du poids et de l’importance du leurs rôles, peuvent vouloir prémunir leurs proches de devoir un jour assumer une telle charge.
Afin de les épargner, ils pourraient vouloir s’assurer contre les conséquences des accidents de la vie, des maladies redoutées ou de la dépendance. Il existe de nombreuses solutions d’assurance financièrement abordables dès lors qu’elles sont souscrites à un âge pas trop avancé.
Si vous souhaitez en savoir plus, rendez-vous sur
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- Proche Aidant, cet inconnu - 5 avril 2019