Une nouvelle approche du deuil

Traditionnellement, le décès d’un proche est annoncé par l’intermédiaire de supports « physiques » : journaux, faire parts, bouche à oreilles, parfois complété par la radio comme dans les territoires d’Outre mer.

Internet modifie notre approche du deuil

L’avènement d’Internet et de sites dédiés au deuil comme dansnoscoeurs.fr est en train de bousculer la donne, sans pour autant prendre la place des médias traditionnels, qui restent d’actualité du fait d’une légitimité acquise au cours de longues années de pratique et de confiance. L’annonce « dans le journal » reste le moyen privilégié par plus de 70 % des familles françaises pour faire connaître un deuil.
La parution Internet, systématiquement proposée en complément de cette annonce journal, est de plus en plus appréciée, les fonctionnalités complémentaires qui y sont associées permettant ce qui n’était pas possible par les méthodes classiques : création d’espaces souvenirs durables, échange de condoléances ou de messages, dépôt de marques de sympathie, information de personnes éloignées etc…
En laissant une trace pérenne, le virtuel échappe ainsi à sa traditionnelle définition, transformant une démarche instantanée en souvenir durable et accessible sur une durée très longue, les espaces défunts étant hébergés sans limitation de temps.

Des messages d’une autre dimension

Ces nouvelles pratiques, déjà fort utilisées chez nos amis anglo-saxons, ont modifié en profondeur l’approche sociétale du deuil et la manière dont les proches et familles peuvent désormais s’associer pour faire face à la douleur et maintenir vif et présent le souvenir de l’être aimé.

Les messages et condoléances déposés sur ces sites présentent des caractéristiques bien particulières :

– la disparition de la notion de distance : des proches et amis peuvent réagir très vite même s’ils sont très éloignés géographiquement.

– la disparition de la notion de temps pour la rédaction du message, ce dernier étant écrit face à un écran qui ne demande pas d’aller vite pour laisser la place aux autres.

– le temps de réflexion qui permet à la fois de prendre du recul pour la rédaction et de s’y reprendre à plusieurs fois.

– la possibilité de revenir sur le message déposé, de le modifier, le corriger ou même le supprimer.

– l’ouverture à des populations élargies qui peuvent ne pas avoir été des amis très proches mais des relations de travail, d’anciens élèves, etc…

Les messages déposés sont de trois types :

– Destinés uniquement à la personne disparue : ils transmettent sans tenir compte des barrières temporelles des messages personnalisés d’un fils à son père, d’un enfant à sa sœur ou son frère, d’une mère à son enfant et permettent un accomplissement du deuil sans intermédiaire et dans une totale liberté d’expression.

– Destinés à la famille et aux proches : ils soutiennent, rapprochent et renouent des liens parfois distendus ou oubliés avant le deuil.

– Sans destinataires précis : ce sont des témoignages, apportés par des personnes de l’entourage du défunt ou qui ont eu l’occasion de le croiser à une période de sa vie et qui relatent un moment ou une période riche de souvenirs et d’amitié partagée.

L’origine des messages est elle aussi très diverse :

  • Emanant de proches ou de la famille
  • En provenance d’amis ou de relations plus éloignés : clients pour un commerçant, élèves pour un professeur, patients pour un professionnel de santé.
  • En provenance de sympathisants qui s’associent à un événement qu’eux même ont pu connaître (accident, maladie, ) ou pour lequel ils ressentent une affinité particulière : c’est ainsi que le meurtre par une déséquilibrée d’une professeur des écoles d’ALBI a suscité de nombreux messages de compassion de collègues de la France entière.
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